Cosmétiques, dentifrices, gels douche, aliments... Les perturbateurs endocriniens sont largement présents dans notre quotidien alors qu'ils favoriseraient certains cancers, diminueraient la fertilité et perturberaient le développement naturel des enfants.
La santé dépend du bon fonctionnement du système endocrinien qui régule la sécrétion d'hormones essentielles au métabolisme de la croissance, du sommeil et de l'humeur. "Certaines substances, connues sous le nom de perturbateurs endocriniens, peuvent perturber une ou plusieurs fonctions du système endocrinien et ainsi accroître le risque de survenue de problèmes de santé" explique l'Organisation mondiale de la santé.
Parmi ces problèmes de santé, citons la survenue du cancer du sein chez la femme, du cancer de la prostate chez l’homme, de troubles du développement du système nerveux et d'un déficit de l'attention ou d'une hyperactivité chez l'enfant, ainsi que du cancer de la thyroïde…
Ces substances peuvent être d'origine naturelle (hormones) ou issues d'activités humaines. Elles sont présentes dans l'eau, dans l'air et dans de nombreux biens de consommation. Le plus connu est le bisphénol-A présent dans le plastique des contenants alimentaires ou les tickets de caisse. Depuis 2010, il est interdit en France dans les biberons. Ces molécules pénètrent dans l'organisme par voie digestive, respiratoire mais aussi par la voie cutanée (produits d'hygiène, colorants capillaires, lingettes...) Elles sont contenues dans des produits naturels comme le houblon, la bière et le soja et surtout dans des produits de synthèse : produits chimiques, textiles, cosmétiques, détergents, médicaments, pesticides, plastifiants, PCB (composés organométalliques), peintures, etc. La liste est longue, elle devrait être publiée et partagée avec les partenaires européens en 2021.
Le perturbateur endocrinien peut agir de trois manières différentes.
- Il peut mimer une hormone et ainsi provoquer l'effet de cette hormone.
- Il peut bloquer l'action hormonale en se fixant sur son récepteur.
- Il peut perturber la production d'hormones ou de leurs récepteurs.
Les perturbateurs endocriniens peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine, la faune et l'environnement.
Parmi les perturbateurs endocriniens, voici où on trouve les plus connus et leurs effets :
L'air de nos logements est souvent plus pollué que l'air extérieur, nos intérieurs concentrant de multiples sources de produits chimiques utilisés comme les produits ménagers, les meubles, les tissus mais aussi certaines peintures chargées en perturbateurs endocrinien.
Parmi eux dans nos maisons, les composés perfluorés, ou PFC, largement employés comme traitement anti tâche ou imperméabilisant pour les vêtements, les tapis, les moquettes ou encore les cires à parquet. Plusieurs études montrent qu'une exposition in utero aux PFC peut entraîner la naissance de nouveau-nés plus petits que la normale et pouvant par la suite souffrir d'obésité.
Autres produits infiltrés dans nos intérieurs : les polybromodiphényles éthers, ou PBDE, utilisés comme retardateurs de flamme dans les équipements électroniques (ordinateurs, téléviseurs), les matelas, les canapés, les meubles mais aussi les vêtements. Les PBDE seraient responsables de troubles du développement du système nerveux et de modification des hormones thyroïdiennes. Un reportage sur ARTE montre ces études aux USA qui en ont particulièrement consommé et tous les effets.
Les produits d'entretien et les peintures contiennent pour la plupart des éthers de glycol. Derrière ce nom chimique se cache un solvant qui facilite le mélange de plusieurs composés liquides et semble jouer un rôle dans la survenue de fausses couches, de malformations du nourrisson et dans la diminution de la fertilité masculine.
- Le mercure et les rayonnements dégagés par les ampoules économiques.
- Le chlore de notre eau de Javel, de nos piscines ou de l’eau de ville.
- Les métaux lourds de nos plombages, des vaccins.
- Parabènes, Bisphénol A (BPA) Phtalates :
D’après Santé Publique France, nous sommes tous contaminés : savon, gel douche, jouet… Ce sont des produits dangereux cachés dans les produits du quotidien, notamment dans les cosmétiques et les déodorants, vernis, lingettes jetables, crèmes à raser, gels douche, shampoings ou encore produits de coloration pour les cheveux. On compte notamment les phtalates (composés qui modifient l'équilibre des hormones thyroïdiennes, toxiques pour le système nerveux ; ils entraînent entre autres des problèmes de fertilité), mais aussi les parabènes et les alkyphénols, le triclosan (puissant antibactérien toxique pour le foie et les voies respiratoires) ou le fluor contenu dans de nombreux dentifrices (qui contiennent un conservateur : le propylparaben). Ce sont de grands perturbateurs endocriniens. Le triclosan aurait des effets sur les hormones produites par la thyroïde et sur le déclenchement de la puberté. Le fluor est en réalité un agent mutagène qui entraîne des désordres biochimiques du système endocrinien et par conséquent du système nerveux. Les dernières études montrent qu’il peut affaiblir les dents à l’âge adulte, réduire la croissance du cerveau et le QI des enfants trop exposés. Il s’accumule dans l’épiphyse, ou glande pinéale, dans le cerveau qui sécrète la mélatonine, essentielle pour réguler le sommeil. Il se substitue au calcium des os et crée une ostéoporose très douloureuse. Enfin, il provoque parfois une hypothyroïdie et un goitre. L’industrie du bio continue à suivre cette tendance d'intégrer du fluor dans les dentifrices pour « protéger » les dents…. Ces deux substances sont officiellement déclarées cancérigène ; elles sont pourtant allègrement utilisées.
Parabènes : Utilisés pour éviter le développement de nombreux champignons et bactéries et ainsi permettre à un produit de beauté ou d'hygiène de se conserver plusieurs mois après ouverture. Il a été interdit en 2011 par la Commission européenne dans les produits cosmétiques pour enfants de moins de 3 ans. Ce perturbateur endocrinien est suspecté d'avoir un effet proche des œstrogènes (une des hormones féminines) et donc de jouer un rôle dans certains cancers hormono-dépendants comme le cancer du sein. La fameuse inscription "sans parabène" ne signifie pas qu'il n'y a pas d'autres conservateurs toxiques. Il est en effet très souvent remplacé par le phénoxyéthanol, un autre composé au caractère allergène et potentiellement cancérogène.
Les particules toxiques de la pollution atmosphérique tuent plus et plus sournoisement que le CODIV. Elles sont notamment issues des voitures et des carburants, le plus dangereux étant le diesel. Il coûtent très cher à la société en provocant asthme et autres pathologies respiratoires.
Dans notre alimentation
Les aliments peuvent contenir des perturbateurs endocriniens. Première source : les emballages alimentaires, notamment en matière plastique. Parmi eux, les phtalates déjà évoqué. Ils peuvent migrer dans les aliments, notamment lors d'un passage au micro-onde. Il s'agit d'une substance classée cancérogène et reprotoxique (toxique pour les organes reproducteurs ou pour la descendance). Il est recommandé de ne jamais mettre de plastique dans le micro-ondes. Ils ont été également interdits dans les jouets et les objets de puériculture, les dispositifs médicaux et les cosmétiques.
Autre perturbateur endocrinien dans le plastique : le BPA, pour bisphénol A, un composé intéressant de par sa grande résistance et sa durabilité. Il a beaucoup fait parler de lui jusqu'en janvier 2015, date de son interdiction dans les contenants alimentaires et les tickets de caisse après avoir déjà été banni des biberons. Les études scientifiques suspectent de plus en plus de liens entre bisphénol A et cancer du sein, maladies cardiovasculaires ou encore diabète et obésité. Son cousin, le bisphénol S, lui emboîte le pas. Pourtant, celui-ci pourrait lui aussi affecter notre santé, notamment le développement du système nerveux.
Certains aliments eux-mêmes contiennent un polluant industriel fabriqué dans les années 1930 et utilisé comme isolant électrique, le PCB (pour polychlorobiphényles). C'est le cas notamment des poissons et autres produits de la pêche. Ils sont en plus forte quantité chez les poissons gras comme le saumon car les PCB se logent dans les graisses. Les poissons carnivores (truite, saumon, raie, sole…) contiennent également plus de PCB car ceux-ci s'accumulent au fur et à mesure de la chaîne alimentaire. Sur terre, les PCB présents dans le sol sont absorbés par les plantes et contaminent les herbivores (vache, chèvre, volaille…). Ils se retrouvent alors dans la viande, le lait et les œufs. Pourtant, les PCB ont été interdits dans l'industrie en 1987 mais leur très grande pérennité explique leur présence encore massive, causant des stérilités, des anomalies de croissance, des malformations chez les nouveau-nés et des dérèglements de la fonction immunitaire. Le soja, quant à lui, contient des isoflavones, des substances phyto-oestrogènes pouvant augmenter le risque de cancer du sein.